Parfum Tutti
Jean René LE MOING
(28 mai 1929 - 6 juin 2012)
1959-64
L'ATELIER 63
(ou Atelier du trèfle)
L'Atelier 63
Biographie
Contrairement aux autres dessinateurs, il n’a pas de bandes régulières à fournir mais du travail d’illustrations publicitaires. Il donne des coups de main à ses collègues lorsque ceux-ci sont débordés. Ils leur fait les décors ou les encrages pour qu’il ne leur reste que les personnages principaux à ajouter
Cette pratique est très courante au sein de l’atelier… et tous les dessinateurs s'entraident sauf M Poïvet qui posséde une puissance et une rapidité de travail qui lui permet de gérer seul ses créations.
Vers 1958/59, Gaty le fait entrer à l’Atelier 63 profitant de la place laissé vide par le départ de Daniel Gauchy
Créé dès la libération, en 1947, par Raymond Poïvet, l’atelier dit 63 ou du Trèfle est situé sous les toits, au 6ème étage, dans deux chambres de bonnes réunies par l’abattement d’une cloison. C'est une "pépinière" de dessinateurs de talent
Pour y arriver il faut sportivement gravir les 5 étages, ou prendre l’ascenseur, puis traverser le hall de « Miroir Sprint » (journal sportif) pour enfin prendre l’escalier de service et découvrir les 2 minuscules pièces éclairées par 3 fenêtres.
Jean Le Moing est installé à droite en entrant face à Nortier à gauche puis Gigi, Gaty et Poïvet seul au fond. C’est à cette époque qu’il rencontre celui qui restera son ami : Albert Uderzo qui se rappelle de lui lorsqu’il maugréait au dessus de son épaule « J’y arriverai !, j’y arriverai !, si, si, j’y arriverai !
Le 13 mai 1961, à l'atelier 63, Nortier, Gaty, Gigi et Jean Le Moing sont descendus déjeuner dans un troquet de l’Avenue de l’Opéra tout proche de la rue des Pyramides
L’attentat au plastic de l’OAS devant le parti Centre Républicain (5 Avenue de l’opéra) les surprit pendant leurs repas.
Lorsqu’ils sont remontés travailler, l’ascenseur en panne les oblige à prendre l’escalier. A leur arrivée, ils ont expliqué à Poïvet ce qui s’était passé. Nortier n’arrêtait pas de répéter que son verre de vin s’était brisé. Poïvet demandant des précisions, sur cet attentat « comment c’était… ? » et ils ont pu lui répondre « Comme-ça !! » car une bombe venait d’exploser trois étages plus bas, au 4ème, dans les locaux de « France Observateur » (Futur Nouvel observateur)… La panne de l’ascenseur n’en était pas une !
Témoignage recueilli auprès de Roland Garel - décembre 2012
Mai 1961 : Attentat de l'OAS
Jean Le Moing & l'atelier 63